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Le lexique

Un genre littéraire désigne une façon de classer les œuvres en littérature. Des œuvres caractérisées par des critères identiques (la forme, le contenu, le ton...) appartiendront au même genre. La poésie et le théâtre sont des genres littéraires, tandis que la poésie lyrique ou le théâtre comique (la comédie) sont des sous-genres.

 Un mouvement littéraire (ou courant littéraire) correspond à un ensemble d'artistes qui développent des idées communes dans leurs textes. Un mouvement littéraire peut naître après la création d'un manifeste (c'est-à-dire un texte qui explique les idées des artistes en question : ce qu'ils ont envie de créer, le message qu'ils portent, etc.). Il en existe une dizaine dans l'histoire littéraire française, du XVIe siècle à nos jours.

L'Apologue

n.m.

L'apologue est, en quelque sorte, un « super-genre » littéraire : il regroupe les fables, les contes et ce qu'on appelle les paraboles  (un type particulier d'histoire avec une morale, qu'on retrouve en particulier dans la Bible et dans d'autres textes religieux).

L'apologue a quatre caractéristiques majeures : il est un récit (une histoire) plutôt court (à l'opposé du roman, qui est long) et allégorique (on y trouve des représentations concrètes qui ont un sens plus général : ainsi, un renard symbolise la Ruse, un lion représente le Pouvoir...). De plus, l'apologue a forcément un but didactique : il cherche à apprendre aux lecteurs quelque chose sur le monde, à transmettre un message de l'auteur.

Le Genre Épistolaire

L'adjectif « épistolaire » vient du latin epistolae, qui veut dire « les lettres » (que l'on s'écrit).

Le genre épistolaire est donc le genre littéraire de la lettre, de la correspondance entre deux (ou plusieurs) personnes.

Le genre épistolaire regroupe à la fois les correspondances réelles (par exemple entre Madame de Sévigné et sa fille, au XVIIe siècle) mais aussi les romans épistolaires, qui connaissent un très grand succès au XVIIIe siècle : les Lettres persanes de Montesquieu (1721), La Nouvelle Héloïse (1761) de Jean-Jacques Rousseau et Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782).

Le roman épistolaire a connu d'autres succès par la suite : par exemple, le roman de Kathrine Kressmann Taylor, Address Unknown (Inconnu à cette adresse), publié en 1938 et qui raconte l'histoire de deux amis à l'aube de la Seconde Guerre mondiale...

L'Absurde (20e Siecle)

On parle de mouvement absurde pour désigner certaines œuvres (littéraires et philosophiques) qui ont été écrites au milieu du XXe siècle. À l’origine, « ab-surdus » en latin désigne ce qui est « discordant » (« surdus » veut littéralement dire « sourd »).

L’absurde est donc d’abord une idée philosophique suivant laquelle la vie n’aurait pas de sens en elle-même ! Pour certains auteurs, l’homme doit donc chercher à affronter l’angoisse qui découle de cette idée à travers la révolte (chez Jean-Paul Sartre ou Albert Camus par exemple).

Peu à peu, on va voir un théâtre de l’absurde se développer après la Seconde guerre mondiale (surtout dans les années 1950). À travers les œuvres de Samuel Beckett, Eugène Ionesco ou Jean Genet, l'absurde va s’inscrire dans une tradition de provocation, en s’interrogeant sur l’absurdité de l’existence et surtout les difficultés à communiquer (c’est un théâtre qui sera volontiers comique !)...

Le Classicisme (17e Siecle)

Le classicisme se développe à une époque comprise entre 1660 et 1685 environ. Il s’agit d’un mouvement artistique qui va s’opposer au baroque, qui le précède, et au romantisme, qui le suit.

Le classicisme est un courant (en littérature, en peinture, en architecture…) qui revendique avant tout le respect de la raison, à partir de laquelle tout s’organise en règles strictes (par exemple les règles des unités dans le théâtre classique !). On apprécie également ceux qu’on nomme les « Anciens » (les auteurs de l’Antiquité grecque et latine).

Les auteurs classiques comme Nicolas Boileau ou Jean Racine aiment donc la clarté, le mot juste. De plus, l’idéal de l’époque classique se retrouve dans la personne de l’honnête homme : c’est un être cultivé mais modeste, toujours poli et qui sait s’adapter et recevoir ! C’est à lui que s’adresse, au théâtre, la règle des bienséances, suivant laquelle il ne faut pas choquer les sentiments du public !

Le Baroque

n.m.

Le baroque n'est pas seulement un mouvement littéraire mais, plus largement, un mouvement culturel qui touche aussi bien à la musique qu'à la peinture ou à l'architecture... Il va se développer dans toute l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles. 

Traditionnellement, on l'oppose au classicisme, qui aime à imposer des règles strictes (pensez aux cinq règles du théâtre classique !).

Le baroque, c'est donc tout le contraire : le fantaisiste, le rugueux, le disproportionné, l'extravagant, le sanglant, le chaotique... Le baroque, c'est littéralement un mouvement « hors norme » ! Il va se caractériser par l'exubérance, l'exagération des mouvements, les effets dramatiques, la surcharge décorative...

Bref, avec le baroque, on est dans l'illusion, le mouvement, l'instabilité : d'ailleurs, souvenez-vous du personnage furieux de Médée chez Pierre Corneille (dont de nombreuses pièces de théâtre seront considérées comme appartenant au mouvement baroque).

Médée faisait de grands gestes, fera couler du sang, utilisera la magie et l'illusion (la robe empoisonnée qu'elle donne à sa rivale Créüse)... Médée est baroquissime

L'Essai

n.m.

L'essai est un genre littéraire bien particulier et complexe à définir. Une chose est sûre : il s'oppose à tous les genres littéraires de la fiction (poésie, roman, nouvelle, théâtre...).

C'est un genre argumentatif dans lequel l'auteur va chercher à défendre son point de vue sur un thème fixé. 

Il n'est pas question ici d'un roman qu'on fermerait à clef - mais presque...

Le « roman à clef » désigne en fait un sous-genre particulier de roman dans lequel l'identité des personnages est réelle mais masquée (on change les noms, l'époque où l'action se passe, etc.).

C'est un genre de romans très à la mode au XVIIe siècle car les lecteurs aristocrates aiment à s'imaginer représentés dans les romans. Sous des noms un peu étranges (Artamène, Cyrus, Mandane...), les auteurs parlent ainsi du Roi Louis XIV, de ses nombreuses maîtresses, de ses ministres, de tel comte, de tel marquise...

Le Roman à clef

n.m.

Le plus long roman en langue française jamais écrit (plus de 13 000 pages et plus de 2 000 000 de mots...) est un roman à clef de 1653 : Artamène ou le Grand Cyrus, de Madeleine et Georges de Scudéry (mais en vérité, c'est plutôt Madame qui a écrit, et Monsieur qui a donné son nom d'auteur).

À l'époque où les séries télé n'existaient pas, on le dévore littéralement... Si l'envie vous prend d'en commencer la lecture, rendez-vous sur cette page ! 

En voici la première phrase :

« L’embrasement de la Ville de Sinope était si grand que tout le ciel, toute la mer, toute la plaine, et le haut de toutes les montagnes les plus reculées, en recevaient une impression de lumière qui, malgré l’obscurité de la nuit, permettait de distinguer toutes choses. »

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